Je propose une nouvelle étiquette, la polynormalité.

via Neurodiversité et polynormalité

Neurodiversité et polynormalité

Tout ce qui brille n’est pas or. Quand on attribue une valeur à quelque chose, on finit forcément par vouloir protéger ce quelque chose qui brille pour soi. Mais pour attribuer une valeur à quelque chose, il faut pouvoir y mettre une étiquette.

Pour une grande partie de la population, mettre une étiquette sur quelque chose est la porte d’entrée vers la rationalité et la pensée abstraite. Malheureusement, pour une majorité d’entre-eux, le développement de la pensée abstraite s’arrête là. Pour une majorité, de savoir discriminer ce qui a de la valeur de ce qui n’en a pas c’est suffisant pour fonctionner en société.

Parce que la société fonctionne de manière plus ou moins mercantile, c’est bien vu d’attribuer les mêmes valeurs aux mêmes choses. Et si ça ne brille pas, c’est pas grave, il suffit de faire semblant. Parce que de faire semblant pour plaire, ça force les autres à accorder de la valeur à soi. Et par effet d’imitation, ils feront aussi semblant, pour plaire aux autres. Le problème ici, c’est que plus rien ne brille, et tout le monde fait semblant que c’est de l’or.

Le cerveau n’est pas un organe simple. La science tente encore d’en percer les secrets. Si plusieurs personnes pensent et vivent de la même façon, ça facilite le travail des scientifiques. Si plusieurs personnes diffèrent de la norme, ça devient alors gênant de prétendre que tous les cerveaux fonctionnent de la même façon.

Le concept de neurodiversité est une tentative pour enrichir la pensée abstraite de la population. La neurodiversité dit qu’il n’y a pas seulement une manière de penser, de réfléchir. Il y en a en fait plusieurs. Mais plusieurs personnes n’accordent pas de valeur au concept de diversité. Parce que pour elles, ceux qui sont différents ne font pas semblant, ceux qui sont différents, n’imitent pas les gens normaux.

Si la diversité est importante, alors la diversité dans les étiquettes doit l’être aussi. Je propose une nouvelle étiquette, la polynormalité. La polynormalité ne veut pas dire qu’il y a plusieurs manières d’être normal. La polynomalité veut dire, qu’il y a plusieurs normalités dans lesquels on peut s’investir. Mais investir dans l’une des normalités, pourrait dire se désinvestir dans d’autres normalités.

Alors, ce que je propose avec la polynormalité, c’est de nommer, d’identifier la normalité à laquelle on souhaite s’investir. La normalité neurotypique en est une, la normalité neuroatypique en est une autre. Ou bien, la normalité mécanique, la normalité écologique, la normalité intégrale, la normalité différentielle, la normalité des caprices, la normalité des dévouements, la normalité discriminative, la normalité des acceptations. En fait, on peut inventer ce que l’on veut, parce que dépendamment de son utilisation, le mot ‘normal’ peut vouloir dire acceptation, ou tolérance, ou même désir. Parce que le mot ‘normal’ en fait, c’est une chimère.

Mais puisque c’est impossible de choisir sa normalité en pratique, il faut reconnaître que ce n’est pas un caprice que d’être différent. Ce qui fait sa force à une société, c’est d’intégrer tout le monde dans la marche de la vie. Une société qui exclut volontairement des personnes différentes, ce n’est pas normal. Une société qui fait croire que ce sont les personnes différentes qui veulent être exclus, ce n’est pas normal. Une société anormale, qui est difforme, est-ce une chimère?

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